La méthode Buteyko est avant tout une technique respiratoire, dont le principe est fondé sur le fait que notre organisme a besoin de dioxyde de carbone.
La croyance populaire nous dit depuis toujours qu’il faut respirer profondément et expirer longuement par la bouche. Or le docteur Buteyko voit dans ce concept une hérésie.
En effet, selon lui, nous perdons ainsi une grande quantité de dioxyde de carbone qui est essentiel à la bonne assimilation de l’oxygène.
Inventée par le docteur Konstantin Buteyko, cette méthode vise à réguler la ventilation, pour améliorer la qualité de la respiration en conservant le dioxyde de carbone. Beaucoup y voient une excellente méthode contre l’hyperventilation et pour la santé en général.
Le Docteur Konstantin Buteyko
Le Docteur Konstantin Pavlovich Buteyko est né le 27 janvier en 1923 à Ivanitsa, près de la ville de Kiev, en Ukraine. Il étudie d’abord le génie mécanique poussé par son père mécanicien.
La guerre arrive et le jeune Konstantin est envoyé au front. À la fin de la guerre, lassé de la mécanique, il prend la décision de faire médecine. Dans les années 40, il poursuit ainsi des études de médecine à Moscou.
« Lorsque la guerre s’est terminée, j’ai décidé de commencer à faire des recherches sur la machine la plus complexe, l’Homme. J’ai pensé que si je l’apprenais, je serais capable de diagnostiquer ses maladies aussi facilement que j’avais diagnostiqué les troubles des machines.»
Interview de Buteyko en 1982
Les travaux du Docteur Buteyko sur l’hyperventilation
Durant ses études de médecine, Konstantin Buteyko travaille beaucoup sur le suivi de patients souffrant de déficits respiratoires. Il pouvait rester ainsi assis à côté du lit de patients, pour enregistrer leur rythme respiratoire, parfois jusqu’à leur mort.
Il observa alors que les patients respiraient toujours de la même façon à l’approche de leur mort, avec cependant une respiration de plus en plus profonde.
Ses analyses étaient si fines et si abouties qu’il devînt alors capable de prédire avec raison combien de jours (ou d’heures) il restait à vivre aux patients en fin de vie. C’est ainsi qu’il se passionna pour le domaine de la respiration et que celui-ci devînt son principal sujet d’intérêt pour le reste de sa vie.
Le docteur Buteyko a obtenu son diplôme de médecine en 1952. Il continua ses recherches, toujours dans son domaine de prédilection, en toute indépendance.
Le docteur demandait alors à des patients en pleine santé de respirer un long moment en prenant des respirations profondes. Il observa alors chez lesdits patients l’apparition de symptômes évoquant une asphyxie. Les mêmes symptômes revenaient sans cesse : paresthésie (sensation de fourmillements et d’engourdissements), toux, nausées et pertes de connaissance. Il comprit que l’oxygène accumulé par l’hyperventilation venait saturer le cerveau.
Sa logique de travail était née :
Réguler le niveau de dioxyde de carbone permet de restaurer et préserver la santé. Le docteur Buteyko a mis à jour une boucle de rétroaction (de l’anglais “feedback loop”) entre les difficultés respiratoires et la respiration excessive des sujets.
Pour tester son hypothèse sur son groupe de patients, il mesura le taux de dioxyde de carbone de ceux-ci, et les mis en corrélation avec les pathologies respiratoires qu’ils présentaient (asthme, angine, etc.). Il observa rapidement que les patients atteints de ces pathologies, et ayant un faible taux de dioxyde de carbone, ventilaient trop.
Le docteur les fît donc respirer de manière à faire remonter leur niveau de CO₂. Comme il l’avait pressenti, les pathologies et maux disparurent. Dès lors qu’il demandait à ces mêmes patients de revenir à leur ancienne méthode de respiration, les troubles réapparaissaient. Le doute n’était plus autorisé : ces maladies étaient liées à la manière de respirer des sujets.
Le docteur Buteyko a également été consultant pour le programme aérospatial russe dans les années 50. Il lui était alors demandé d’apprendre aux astronautes comment adapter leur respiration dans le but de consommer moins d’oxygène, et ainsi prolonger le plus longtemps possible la durée de vie des bonbonnes d’oxygène à bord des fusées.
Buteyko est mort à Moscou, en Russie, le 2 mai 2003, à l’âge de 80 ans.
La méthode Buteyko
Selon la méthode Buteyko, l’hyperventilation provoque une baisse du dioxyde de carbone dans le sang. Cette baisse de CO₂ occasionne une contracture des vaisseaux sanguins, qui va elle-même causer une diminution drastique de l’apport en oxygène dans les cellules.
L’organisme est alors malmené et des pathologies apparaissent : arthrose, hypertension, asthme, angine de poitrine, etc.
Buteyko recommande d’expirer plus que l’on inspire et de faire une (petite) pause respiratoire à la fin de l’expiration. Un cycle complet de respiration doit se réaliser en 10 secondes.
Voici les troubles que la méthode Buteyko peut soulager, voire guérir :
- l’anxiété,
- l’hypertension
- les allergies,
- les ronflements,
- l’insomnie,
- l’asthme,
- la fatigue chronique,
- le manque de concentration,
- l’apnée du sommeil,
- la constipation.
- la sinusite chronique,
- la rhinite.
La méthode Buteyko vient améliorer significativement le fonctionnement de notre système respiratoire, le tout sans chirurgie, sans appareil, et sans médicament.
Mise en pratique de la méthode Buteyko
La méthode Buteyko est enseignée par de nombreux spécialistes partout sur la planète. Voici quelques axes à appliquer au quotidien afin de déterminer si la méthode Buteyko pourrait vous convenir :
- Respirez toujours par le nez.
- Arrêter de soupirer.
- Ne pas prendre de grandes inspirations.
- Respirer calmement et doucement : les respirations doivent être lentes et régulières.
- La respiration au repos doit être silencieuse.
- Ce sont le ventre et l’abdomen qui se soulèvent et s’abaissent pendant la respiration, pas le torse.
- Dormir avec un adhésif prévu à cet effet sur la bouche pour ne respirer que par le nez durant son sommeil.
Points forts de la méthode Buteyko
Le rythme de respiration indiquée comme optimale dans la méthode Buteyko est très proche de la cohérence cardiaque, si l’on prend le nombre de cycle de respiration par minutes.
Il est aussi intéressant de noter que c’est le nombre de cycles de respirations qu’avaient les hommes au début du XXᵉ siècle… Buteyko propose donc une sorte de retour aux sources, une méthode respiratoire naturelle dont nous nous sommes malheureusement éloignés au fil des décennies.
Points faibles
La méthode de respiration préconisée par le Docteur Buteyko suppose de disposer de muscles de la chaîne respiratoire suffisamment détendus afin de laisser le diaphragme se soulever et s’abaisser sans gêne.
Comment faire accepter au plus grand nombre que respirer trop pourrait être nocif à la santé ?
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