Troubles de conduite alimentaire : Vous avez sans doute entendu parler d’anorexie ou de boulimie ?
Ces maladies liées aux troubles de conduites alimentaires (TCA) touchent près de 10 % de la population française, en grande majorité les femmes.

Si s’abstenir de manger est pratiqué lors de période de jeûne pour des motivations religieuses ou diététiques, il est néanmoins signe d’un mal-être profond lorsqu’il dure et nuit à votre santé.

Avec les périodes de confinement successives, d’autres populations comme les adolescents ou les hommes ont récemment souffert de troubles de comportements alimentaires.
La nourriture, besoin primaire, peut être une source de plaisir ou de souffrance. Les personnes atteintes par des troubles de conduites alimentaires expriment, à travers la nourriture, un problème profond.

S’il existe diverses causes et traitements possibles, ces différentes pathologies alimentaires ne sont pas toujours connues du grand public.
Reconnaître un TCA est déjà une première étape. Trouver le bon traitement en est une autre.

Au cours de cet article, vous apprendrez quelles sont les causes des TCA, les traitements possibles pour traiter une boulimie nerveuse, une anorexie mentale ou une hyperphagie boulimique. Et vous découvrirez en plus d’autres TCA comme le PICA (ingestion de substances non-comestibles) ou le mérycisme (phénomène de « rumination », c’est-à-dire de régurgitations et de re-mastication) qui font partie des autres pathologies des troubles de conduite alimentaire.

troubles de conduite alimentaire enfant

Les principaux Troubles de Conduite Alimentaire (TCA) :

Il existe plusieurs pathologies liées au comportement alimentaire. Le prestigieux DSM-5 reconnaît les trois troubles suivants : l’anorexie mentale, la boulimie nerveuse et l’hyperphagie boulimique.

Ces trois pathologies sont les plus connues du grand public. Mais savez-vous précisément les différencier ?

Voici quelques données éclairantes :

Anorexie mentale

  • L’anorexie mentale : ce trouble se manifeste essentiellement par le fait d’être sous-alimenté au point de perturber le fonctionnement des organes vitaux.

Quels sont les principaux critères d’une personne anorexique ?

  • Les personnes atteintes ne supportent pas de prendre le moindre gramme.
  • Elles pratiquent un régime alimentaire très strict dans le but de maintenir un poids faible.
  • Certains individus s’exercent intensément à des activités physiques.
  • D’autres utilisent des coupe-faim, laxatifs et diurétiques ou se font vomir.
  • Obsédées par la minceur, elles sont souvent en deçà de l’indice de masse corporel (IMC) dont le seuil alarmant se situe en dessous de 18,5 pour un adulte.
  • L’absence de règles (aménorrhée) est un indice médical même si la prise de moyens de contraception peut interférer avec ce critère.
  • Le ralentissement de la croissance chez les adolescents peut être un signe alarmant.
  • Une hyperactivité physique ou intellectuelle.
  • Le déni de leur maigreur est un des critères utilisés par la DSM.

Enfin, sachez que cette dénutrition peut conduire à un état de santé très grave, qui peut mener à la mort.

Boulimie nerveuse

  • La boulimie nerveuse : se définit par le fait de consommer excessivement et de manière compulsive de la nourriture (hyperphagie), associée à des comportements de purge. La personne tente d’éliminer ce qu’elle a ingurgité en provoquant des vomissements.
  • Quels sont les principaux critères d’une personne boulimique ?
    • Ingurgitation de quantité importante de nourriture en moins de 2 heures.
    • Sentiment de perdre le contrôle lors de l’ingurgitation.
    • Actes de purge afin de ne pas prendre de poids.
    • Les actes d’ingurgitation se déroulent au moins une fois par semaine pendant 3 mois.

La plupart du temps, ces personnes boulimiques n’ont pas de maigreur affichée. Leur IMC est normal. Il est donc plus difficile de les diagnostiquer.

alimentation fruits

Hyperphagie boulimique

  • L’hyperphagie boulimique : se caractérise par des épisodes compulsifs d’ingestion de nourriture, mais contrairement à la boulimie, n’est pas associée à des comportements compensatoires comme les vomissements ou la prise de laxatifs.

Quels sont les principaux critères d’une personne atteinte d’hyperphagie boulimique ?

La personne atteinte d’hyperphagie ressent le besoin de : 

  • Engloutir la nourriture, manger très (trop) vite.
  • Manger jusqu’à se sentir « pleine ».
  • Ingurgiter de grandes quantités de nourriture même lorsqu’on n’a pas faim.
  • Manger seul en raison d’un sentiment de honte lié à la quantité de nourriture ingurgitée.

De plus, elle n’a pas ou peu d’estime de soi et se déprécie fortement d’agir ainsi.

Vous retrouvez beaucoup de personnes obèses, qui n’ont, dans la plupart des cas, pas de sensation de satiété.

D’autres pathologies moins connues : le mérycisme, le PICA et l’alimentation sélective.

Même si elles sont moins connues, les pathologies suivantes affectent plutôt les jeunes enfants et adolescents.

  • Le mérycisme : est un trouble alimentaire qui se caractérise par la régurgitation et le mâchage de nourriture partiellement digérée. Ce syndrome se constate chez les nourrissons ou les jeunes enfants.
  • Le PICA : consiste en l’ingestion de substances qui ne sont pas comestibles comme la terre, des cailloux, du papier… Au-delà de l’âge de 2 ans, ce comportement alimentaire devient pathologique.
  • L’alimentation sélective : fréquemment observé chez les enfants et les adolescents, ce trouble de comportement alimentaire consiste à sélectionner ou refuser de manger certains aliments. Les conséquences sur la santé peuvent perturber la croissance.
repas famille troubles de conduite alimentaire

Quels sont les principaux symptômes des Troubles de Conduite Alimentaire ?

Au-delà des signes énoncés pour chacune des pathologies citées, il est utile d’être vigilant si vous détectez les signes suivants pour vous ou un de vos proches.

Sur le plan comportemental, vous observez :

  • Une tendance permanente à être au régime,
  • Des tendances à vomir,
  • De la consommation de laxatifs,
  • Un abus d’exercices physiques intenses,
  • Des accès hyperphagiques,
  • Changements radicaux de préférence alimentaire,
  • Des rituels dans la préparation et la consommation de plats,
  • Une ingestion très lente de la nourriture,
  • Des prétextes pour ne pas manger,
  • Une préoccupation importante de son poids et de son corps,
  • Changement vestimentaire comme s’habiller avec des vêtements amples,
  • Esquive d’invitations à manger avec des amis ou en famille,
  • A cela s’ajoute bien sûr la perte de poids soudaine.

Pas de panique, il existe des approches thérapeutiques pour aller vers la guérison.

Pourquoi souffre-t-on de Trouble de Comportement Alimentaire ?

Les causes sont multiples. Chaque patient atteint d’un TCA est singulier. Ses antécédents familiaux, culturels et psychologiques varient d’une personne à une autre. Néanmoins, certains facteurs se répètent comme :

  • Les facteurs psychologiques : le manque d’estime de soi, le perfectionnisme, le besoin de tout contrôler, le manque d’attention, sont des traits de la personnalité courants parmi les personnes atteintes de TCA. Elles sont d’autant plus fragiles lorsqu’un évènement grave les atteint.
  • Les facteurs sociétaux : la pression culturelle dans certains pays peut entraîner un TCA. Par exemple, le paradigme de la minceur en occident, voire de la maigreur peut influencer de jeunes adolescents en quête de leur identité physique.
  • Les facteurs psychiatriques : la dépression, l’anxiété, la dépendance à des substances comme l’alcool ou la drogue, favorisent les TCA.
  • Les facteurs neurologiques : de plus en plus d’études scientifiques démontrent que des facteurs génétiques et neurobiologiques comme la sérotonine (hormone qui permet de réguler votre humeur, mais également votre appétit) joue un rôle dans les troubles de conduite alimentaire.

Pour finir, les psychothérapeutes ont observé une corrélation entre les abus sexuels durant l’enfance et les TCA.

sport trouble de comportement alimentaire

Quels sont les différents traitements possibles ?

La première étape est la reconnaissance de son trouble alimentaire. C’est seulement lorsque la personne en a pris conscience, grâce notamment à son entourage familial ou amical, qu’elle peut devenir un patient parmi les différentes thérapies suivantes. (Après bien sûr des analyses médicales permettant de mesurer l’état de santé du patient) :

  • La psychothérapie : pratiquée en groupe ou seul, elle permet au patient de travailler sur ses angoisses, ses troubles anxio-dépressifs ainsi que sur le changement de son comportement alimentaire.
    • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : combine un travail sur vos pensées, vos émotions et vos comportements qui interagissent entre eux. En comprenant ce qui se passe sur ces 3 plans, le thérapeute vous apprend à les modifier jusqu’à ce que la souffrance s’en aille.
    • La thérapie interpersonnelle (TIP) aide aussi à comprendre les dysfonctionnements au sein de l’environnement proche comme la famille. Elle est limitée dans le temps (entre 12 et 16 semaines). Le thérapeute encourage son patient à rétablir son humeur grâce à son fonctionnement interpersonnel. Par exemple, le patient est amené à apprendre à comprendre, accepter et identifier ses émotions de manière empathique et l’aide à améliorer ses interactions sociales. C’est une thérapie pratiquée aux Etats-Unis, mais encore assez méconnue en France.
  • Le Yoga : comme pour beaucoup de troubles mentaux, le yoga vous apporte une prise de conscience de soi et de son corps afin de renforcer l’estime et la confiance en soi.
  • L’exercice physique : en complément d’une thérapie, l’activité physique n’a plus à démontrer les bienfaits tant physiques que mentaux pour des personnes souffrant d’hyperphagie boulimique.

La prévention face au Troubles de conduite alimentaire

Avant d’en arriver à suivre des traitements pour guérir de ses troubles de conduites alimentaires, quelques conseils de prévention à mettre en place dès le plus jeune âge sont les bienvenus.

  • Privilégier une alimentation saine et équilibrée au plus tôt. Le repas est aussi un moment important de partage en famille.
  • Développer l’estime de soi en acceptant son corps, en encourageant et félicitant votre enfant pour toutes ses actions entreprises.
  • Surveiller sa navigation sur Internet et les réseaux sociaux. Les sites encourageant à l’anorexie peuvent nuire à son image physique.
  • N’hésitez pas à consulter un médecin ou un psychothérapeute au moindre signe de souffrance.
jeune femme repas

Les troubles de comportements alimentaires ne sont pas une fatalité. Une telle personne exprime un mal-être, une souffrance qui demandent à être entendus.

Comme pour toutes les pathologies mentales, un travail personnel peut vous conduire à la guérison. A travers l’ensemble des moyens offerts, une personne qui se prend en charge peut aller de l’avant.

Alors, ne baissez pas les bras, une oreille attentive vous attend quelque part ! 😊

Si vous ou un proche souffrez d’un TCA, n’hésitez pas à partager cet article qui peut être un tremplin vers une prise de conscience de sa pathologie afin d’en guérir !

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